Textes traduits niveau 2


 
 
 

Textes traduits du niveau 2 :

1. Une société en mutation
2. Désarroi d'un enfant



 

Une société en mutation

  Nos grands-parents avaient un système de valeurs et une vision du monde qui leur permettaient de s'orienter dans l'existence et de conférer un sens à leur action. Avec le temps, les jeunes générations ont ressenti tout cela comme un cadre trop rigide ; c'était une conception des choses qui n'avait plus rien à voir avec la société de consommation, laquelle semblait nous promettre des temps plus heureux. Les conflits ne sont plus de nos jours de nature idéologique mais économique. 

             Le problème n'est pas de savoir si les valeurs morales des Anciens sont vraiment dépassées ou non, parce qu'il s'agit d'une question tout à fait personnelle ; chacun y apporte une réponse qui ne concerne que sa sphère privée. Il s'agit plutôt de savoir comment nous pourrions modifier notre façon de vivre et nos compor-tements, et cela dans tous les domaines, afin que notre société devienne moins dure, plus humaine ; la "lutte pour la vie" ne devrait plus être le seul mot d'ordre sur lequel se fonde notre conception de la vie. 

            Certains reprocheront à ces considérations d'être trop idéalistes et pas assez pragmatiques, dans un monde précisément où tout est de plus en plus déterminé par l'économie de marché ; la concurrence, la performance individuelle jouent un plus grand rôle que les idéaux politiques ou moraux. Mais nous sommes réalistes quand nous pensons, au-delà du profit, aux catastrophes écologiques et à l'exclusion sociale ; les disparités sociales s'aggravent et de nouvelles tensions en résultent.  

            De tous temps, la plupart des hommes ont dû se battre durement pour assurer leur subsistance. A bien des égards, la vie est plus facile que dans les temps passés, mais le sentiment de solidarité, l'entraide, l'esprit communautaire diminuent. Il ne dépend que de nous de renverser la tendance, si nous le voulons vraiment.

Jean Pulvis,
Est-il trop tard ?

 

Eine Gesellschaft im Umbruch

 

              Unsere Großeltern hatten ein Wertsystem und ein Weltbild, durch die sie sich im Leben zurechtfinden und ihrem Handeln einen Sinn verleihen konnten. Mit der Zeit haben die jungen Generationen all dies als einen zu steifen Rahmen empfunden; es war eine Auffassung, die mit der Konsumgesellschaft nichts mehr zu tun hatte, welche uns anscheinend glücklichere Zeiten versprach. Die Konflikte sind heutzutage nicht mehr ideologischer, sondern wirtschaftlicher Natur. 

              Es geht nicht darum, ob die moralischen Werte der Väter wirklich überholt sind oder nicht, weil es sich um eine durchaus persönliche Frage handelt; jeder gibt eine Antwort darauf, die allein seine Privatsphäre betrifft. Es geht eher darum, wie wir unsere Lebensart und unsere Verhaltensweisen ändern könnten, und dies in allen Bereichen, damit unsere Gesellschaft weniger hart, humaner wird; „der Kampf ums Dasein” sollte nicht mehr die einzige Parole sein, auf die sich unsere Lebensauffassung gründet. 

              Manche werden diesen Darlegungen vorwerfen, sie seien zu idealistisch und nicht pragmatisch genug, gerade in einer Welt, in der alles immer mehr von der Marktwirtschaft bestimmt wird; die Konkurrenz und die Leistung des Einzelnen spieleneine größere Rolle als die politischen oder ethischen Ideale. Wir denken aber realistisch, wenn wir, über den Profit hinaus, an die Umweltkatastrophen und an die soziale Ausgrenzung denken; das soziale Gefälle wird immer größer, und daraus ergeben sich neue Spannungen.  

                  Zu allen Zeiten mussten die meisten Menschen hart kämpfen, um für ihren Lebensunterhalt zu sorgen. In mancherlei Hinsicht ist das Leben leichter als in den früheren Zeiten, aber das Solidaritätsgefühl, der gegenseitige Beistand und das Gemeinschaftsgefühl schwinden. Es kommt nur auf uns an, die Tendenz umzukehren, wenn wir es wirklich wollen.

 

                 

 

Le désarroi d'un enfant

 

Je marchais lentement dans la zone piétonne de Bonn, par une de ces après-midi d'été qui versaient sur la ville paisible une lumière douce et bienfaisante. J'avais quitté la place du Marché et me dirigeais vers la place de la Cathédrale, lorsqu'un petit garçon de cinq ou six ans, qui venait sans doute de sortir dans la rue, s'arrêta brusquement devant moi. Il me fixa d'un regard angoissé en disant ces trois mots : « Maman est malade. »
« A-t-elle appelé un médecin ? », lui demandai-je. « Non, elle dort, elle a beaucoup de fièvre » , répliqua-t-il. « Je vous en prie, aidez-moi », demanda-t-il instamment. J'appris qu'il n'avait ni frères ni sœurs et qu'il n'y avait personne auprès de sa mère. « Nous allons voir ta maman » , décidai-je, « montre-moi le chemin. »

Vingt mètres plus loin, nous entrâmes dans une maison assez sombre. Ils habitaient au second étage, dans un petit appartement aux meubles rudimentaires. Le garçon se précipita dans la chambre où demeurait sa mère en disant à voix haute : « Maman, il y a quelqu'un ! » J'entendis sa mère murmurer quelque chose d'indistinct et osai m'approcher, après avoir frappé. « Excusez-moi, madame », dis-je alors, « j'ai rencontré votre fils dans la rue, il m'a dit que vous étiez malade ; que puis-je faire pour vous ? »

Une demi-heure plus tard, le médecin que j'avais appelé arriva. L'angine aiguë fut guérie au bout de quelques jours. C'est ainsi que je me suis lié d'amitié avec Frau Rabura, une courageuse mère célibataire, qui n'avait pas été épargnée par les épreuves.

 

Pascal Martinet
Histoires d'ailleurs.

 

Hilflosigkeit eines Kindes

 

Ich schritt langsam in der Fußgängerzone von Bonn, an einem jener Sommernachmittage, die die ruhige Stadt mit mildem und wohltuendem Tageslicht übergossen. Ich hatte gerade den Marktplatz verlassen und ging auf den Münsterplatz zu, als ein kleiner Junge von fünf oder sechs Jahren, der vermutlich eben auf die Straße herausgekommen war, plötzlich vor mir stehen blieb. Er starrte mich mit ängstlichem Blick an und sagte dabei die folgenden drei Worte : „Mama ist krank.” „Hat sie einen Arzt gerufen?”, fragte ich ihn. „Nein, sie schläft, sie hat hohes Fieber” erwiderte er. „Bitte, helfen Sie mir”, bat er mich inständig. Ich erfuhr, dass er keine Geschwister hatte und dass seine Mutter niemand bei sich hatte. „Wir gehen zu deiner Mama”, beschloss ich, „zeig mir den Weg.”

Zwanzig Meter weiter traten wir in ein ziemlich dunkles Haus ein. Sie wohnten im zweiten Stock, in einer kleinen Wohnung, die mit den einfachsten Möbeln ausgestattet war. Der Junge stürzte in das Schlafzimmer, in dem seine Mutter ruhte, wobei er ganz laut sagte :„Mama, da ist jemand!” Ich hörte, wie seine Mutter undeutliche Worte murmelte und wagte mich heran, nachdem ich geklopft hatte. „Entschuldigen Sie, gnädige Frau”, sagte ich dann, „ich bin Ihrem Sohn auf der Straße begegnet, er sagte mir, Sie seien krank; was kann ich für Sie tun?”

Eine halbe Stunde später kam der Arzt, den ich gerufen hatte. Nach einigen Tagen war die akute Angina geheilt. So befreundete ich mich mit Frau Rabura, einer mutigen, allein erziehenden Mutter, der Schicksalsschläge nicht erspart geblieben waren.

 

 


 



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